Peggy nous a fait l’honneur d’intervenir lors de la soirée du 24 septembre co organisée par Zelty et Food Mood. Nous revenons sur sa prise de parole riche et inspirante.
Pour ceux qui ne connaissent pas Peggy Gasté :
Peggy Gasté a co-fondé le groupe Coolangatta en 2010, avec son frère Arnaud Gasté, qui avait déjà 2 enseignes à son actif: l'Eden Park Pub et le Little Temple bar. Puis, leur groupe s'est développé au fil des années en associant notamment des amis.
Le groupe Coolangatta, c’est aujourd’hui 13 restaurants et bars aux concepts variés.
Parmi ses restaurants et épiceries , nous retrouvons :
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Judy, cuisine sans gluten et qualitarienne,
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Archie, coffee shop, brunch, apéro et dîner
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Georgette, restaurant bistronomique,
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Loulou, coffee shop et restaurant australien
Le groupe compte déjà 5 adresses de bars :
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Little Temple Bar, un bar purement irlandais,
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Fitzroy, un bar très dansant,
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Eden Park Pub, un bar de sport,
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La Guinguette, pour un verre au bord du lac,
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Tiger, le premier bar à gin.
Comment t’es tu lancée dans la restauration ?
“Nous avons fondé ces 13 restaurants et bar avec mon frère marié à une australienne. Nous venons d'une famille de charcutiers traiteurs, notre père allait à Rungis pour s'approvisionner, et nous avons toujours baigné dans les métiers de bouche.
C'est ainsi que, depuis plusieurs années, nous avons créé des restaurants aux concepts différents où le bien manger et le bien recevoir sont nos fondamentaux.
Pourquoi avez-vous décidé de regrouper vos restaurants sous l'enseigne Coolangatta ?
Cette stratégie est assez récente puisque nous avons créé le nom Coolangatta en 2022 ! En effet, nous créons des restaurants aux concepts très variés, allant du coffee shop au bar à cocktails, en passant par un restaurant ultra-végétarien basé sur des concepts naturopathiques. Nous sommes très connus sous le nom de nos enseignes, mais n'avions pas de nom de groupe. Donc pour faciliter la gestion, la cohérence de nos valeurs et accélérer notre notoriété pour nous différencier, nous devions avoir un nom de marque qui a du sens: Coolangatta est une ville située en Australie et signifie "joli point de vue" en langue aborigène. Il y a aussi le mot COOL qui symbolise les lieux de vie que nous créons.
Comment faites-vous pour gérer autant de concepts ? D’un point de vue opérationnel, cela doit être un casse-tête ?
Tous ces concepts, nous les devons à mon frère, qui s'occupe de la partie création et décoration des restaurants. Il est vraiment très inventif ! Il a besoin d'être toujours stimulé par un nouveau projet, de nouvelles envies, et il adore repartir de zéro en créant des concepts uniques. Ensemble, nous nous inspirons de ce qui se fait dans le monde, notamment en Australie, où les concepts sont souvent très novateurs par rapport à ce que l'on voit en Europe et surtout en France.
La gestion de ces concepts différents est assez complexe. Au début, je gérais toute seule, mais à un moment donné, c’est devenu ingérable, d'autant plus que nous avions de nombreuses idées pour nos nouvelles ouvertures, et il fallait les concrétiser pour que les clients les apprécient. C'est donc en 2020 que nous avons recruté du personnel pour m'aider à gérer toutes ces marques. Désormais nous sommes 15 à travailler dans les fonctions "supports" pour s'occuper de notre groupe aux multi-enseignes et multi-concepts.
Comment trouvez-vous les noms de vos restaurants ? C’est un vrai challenge pour un restaurateur de trouver un nom d’enseigne ?
Oui, c'est sûr que cela peut sembler difficile, mais pour nous, chaque nom fait référence à une personne de notre entourage, sauf pour Archie, qui fait référence au chien de notre famille, et non à une personne.
Ces noms sont toujours associés à des lieux uniques, et cela, nous le devons à mon frère. Comme nous aimons le dire, la restauration est aussi un lieu de vie, et nous essayons de proposer des lieux beaux, avec une décoration unique et des agencements originaux.
Quelle est votre vision de la restauration ? Qu'est-ce qui fait qu'un concept fonctionne ?
Il y a plusieurs éléments. Nous exerçons un métier de service, donc le sourire et le savoir-être sont essentiels. Nous faisons en sorte de recruter des personnes qui ont le sourire, car porter des plateaux, débarrasser ou prendre des commandes, cela s'apprend. Mais avoir le sourire, c'est plus compliqué.
C'est une réponse assez basique, mais qui a fait ses preuves.
Comment faites-vous pour être dans le bon timing lorsqu'on ouvre des concepts différents ?
Alors, ce n'est pas toujours facile ! Mon frère a beaucoup d'idées, et parfois, il est un peu trop précurseur. Pour vous donner un exemple, lorsqu'il est revenu d'un voyage en Australie en 2013, il voulait absolument ouvrir un café de spécialité à l'australienne, avec du bon café, des extracteurs, etc. Sauf qu'à l'époque, en France, le marché n'était pas du tout prêt. Nous avons eu un peu de mal au début, car les Français aimaient prendre leur café avec du sucre et du lait de vache. Finalement, cela a payé, car aujourd'hui, le coffee shop est l'une des grandes tendances du moment.
De la même manière, pour notre restaurant "Judy", qui propose une cuisine sans gluten et qualitative, les consommateurs n'étaient pas habitués à manger, sans gluten, sans lactose et sans sucre raffiné. Nous avons travaillé la carte avec ma belle-sœur, spécialisée dans ce type de cuisine, pour offrir une carte innovante où le bien manger avec des produits de saison et locaux est la base de notre menu boisson et food. Aujourd'hui, nous sommes très fiers de ce concept, qui fonctionne bien, avec deux adresses ouvertes dans le 1er et le 6e arrondissement de Paris. Nous venons d'ailleurs, de gagner le prix 2024 de la Meilleure Carte Innovante / Suivi des tendances pour le Judy.
Peggy, racontez-nous ce qui vous est arrivé le 10 mars 2021.
Nous avons repris un local pour une ouverture de restaurant juste avant le confinement lié au Covid, ce fameux 10 mars. Autant dire que l'annonce du confinement nous a mis à terre, comme tout le monde. Malgré les aides de l'État, nous avons souffert, comme tous les restaurateurs. Nous avons dû faire preuve de résilience pour trouver des solutions. Les banques ne voulaient plus nous suivre, car le risque était trop élevé, et il n'y avait aucune garantie d'un retour à la normale. Une seule banque a cru en notre projet et a accepté de nous soutenir, elle nous a réellement sauvé. Nous avons tenu bon, et finalement, cela a payé. Depuis la fin du Covid, nous avons ouvert quatre nouveaux restaurants.
Comment financez-vous tous ces projets ?
Nous avons construit tous ces concepts ensemble, mon frère et moi en associant également des amis. J'avais déjà une expérience dans l'entrepreneuriat, ayant monté plusieurs projets auparavant. C'est donc ensemble que nous avons lancé ces marques. Nous n'avons jamais souhaité faire de levées de fonds.
Coolangatta c’est une formidable aventure humaine, des femmes et des hommes talentueux, investis et heureux, qui ont tous apporté un peu d’eux-mêmes dans chaque établissement.